Nous reprenons le séminaire, toujours en dialogue avec Graham Harman et son livre, qui vient de paraître en français, «Le marteau brisé de Dante».

Dans ce livre, le fondateur de la philosophie orientée objet découvre en l'un des poètes classiques du canon occidental, Dante Alighieri, un puissant stimulant pour dépasser le subjectivisme de la pensée moderne sans pour autant retomber dans le naturalisme ancien ou le dogmatisme médiéval. Il est bien connu que les œuvres poétiques de Dante interprètent l'amour comme la force motrice de l'univers: tel qu’inspiré par sa muse disparue Béatrice, l'amour est également la forme ultime de la sincérité, de l’attachement à la beauté de la chose aimée, et finalement le seul fondement de toute connaissance. La connaissance que les hommes ont des choses ne les place pas au-dessus d’elles. Elle ne leur donne accès à aucune maîtrise technicienne d’un monde fondamentalement contingent. La connaissance, qui surmonte la peur de vivre, est un amour reçu et exprimé dans l’expérience esthétique avant tout. Elle est le résultat de l’engagement dans la Divine Comédie des choses de ce monde auquel le poète philosophe nous convie ardemment.

In questo libro, il fondatore della filosofia orientata agli oggetti scopre in uno dei poeti classici del canone occidentale, Dante Alighieri, un potente stimolo per superare il soggettivismo del pensiero moderno senza ricadere nel naturalismo antico o nel dogmatismo medievale. È noto che l'opera poetica di Dante interpreta l'amore come forza motrice dell'universo: come ispirato dalla sua defunta musa Beatrice, l'amore è anche la forma ultima di sincerità, di attaccamento alla bellezza della cosa amata, e in definitiva l'unico fondamento di tutta la conoscenza. La conoscenza che gli uomini hanno delle cose non li pone al di sopra di loro. Non dà loro accesso ad alcuna padronanza tecnica di un mondo fondamentalmente contingente. La conoscenza, che supera la paura di vivere, è un amore ricevuto ed espresso soprattutto nell'esperienza estetica. È il risultato dell'impegno nella Divina Commedia delle cose di questo mondo al quale il poeta-filosofo ci invita ardentemente.