TAMBOUILLE MEXICAIN, LE RETOUR
On croyait être tranquille avec le faux Grand Orient du Mexique de Samuel Aguilar Ibarra et son OPA sur le Clipsas de 2020. Pour mémoire, et en résumant très rapidement, Samuel Aguilar est accusé d'avoir créé un faux Grand Orient du Mexique en 2018 en en déposant le nom, ce que l'authentique GODM (créé en 1868) dont il venait d'être viré n'avait jamais fait, et se prévalant ainsi d'être le seul vrai Grand Orient du Mexique. Une escroquerie pure et simple et une coquille vide, mais qui a dans un premier temps réussi à abuser beaucoup de monde dont le GODF. Aguilar allant jusqu'à se faire décerner en 2019 le prix de la laïcité du GCG du GODF ! (voir nos articles Tambouille mexicaine au Clipsas (10 juin 2020), Tambouille mexicaine au Clipsas : droit de réponse de Samuel Aguilar (13 juin 2020), Tambouille mexicaine, suite (29 juin 2020), Tambouille mexicaine, un courrier de Samuel Aguilar (2 juillet 2020), Tambouille mexicaine : suite et fin ? (11 juillet 2020).
Entré au Clipsas au titre du GODM de 1868 dont il a été radié en 2017 pour diverses malversations, Aguilar continue d'y siéger après 2018 au titre de son nouveau GODM (joli tour de passe-passe. C'est le même nom mais plus la même obédience), et il postule en 2020 à sa vice-présidence mais ses impostures sont alors dévoilées. Le Conseil de l’Ordre du GODF suspend le 26 juin 2020 le traité d’amitié qu’il avait signé en 2019 avec le GODM d'Aguilar, et le Clipsas pond un communiqué : « Au regard de la gravité des accusations portées à l’encontre du Grand Orient du Mexique, [de Samuel Aguilar] il appartenait à l’Exécutif du CLIPSAS de prendre des mesures urgentes pour protéger l’institution, (...) une consultation des Obédiences membres du CLIPSAS a été réalisée. A une très large majorité (80% des suffrages exprimés), ces Obédiences se sont déclarées favorables à la suspension conservatoire. C’est pourquoi une décision de suspension conservatoire a été prise jusqu’à la prochaine Assemblée Générale (...) Une commission d’étude instruira à charge et à décharge et présentera ses conclusions à l’Assemblée Générale, lors de laquelle les parties en présence auront naturellement la faculté de prendre la parole et de présenter leurs observations. In fine, ce sera l’Assemblée Générale qui se prononcera. »
Depuis le Covid est passé par là, tout s'est ralenti, et l'Assemblé Générale attendue en 2020 a lieu maintenant, du 12 au 15 mai 2022 à Lisbonne au Portugal, où les représentants des deux Grand Orient du Mexique, celui de 1868 et celui d'Aguilar de 2018 s'exprimeront devant l'Assemblée Générale qui tranchera et décidera lequel est légitime et à même de siéger au Clipsas.
Quant au Grand Orient de France, Oh surprise. Sorti par la porte en juin 2020 Samuel Aguilar y est revenu par la fenêtre en janvier 2022, puisque le Conseil de l'Ordre du GODF a alors rétabli les relations avec lui : "Nous avons reçu une décision de justice mexicaine portant sur la propriété industrielle, qui (...) accrédite bien que Sam⸫ AGU⸫ en soit propriétaire. Les autres allégations étaient portées sans aucune preuve ne soit apportée alors que le F⸫ Sam⸫ AGU⸫ a produit et transmis au G.O.D.F. et au Suprême Conseil des documents officiels démontrant l’inanité des faits profanes et maçonniques qui lui sont reprochés (Casier judiciaire vierge, jugement et attestations de propriété du titre G.O.D.M. et des locaux, etc....). Il semble que rien ne s’oppose à la reprise des relations." Des arguments pour le moins un peu légers. Pour ce qui est de la "propriété" du nom GODM, oui Aguilar a fait les dépôts nécessaires qui font de lui le propriétaire légal du nom, mais est-il maçonniquement légitime pour autant ? Nous avons il me semble largement démontré l'escroquerie dans nos articles précédents. Comme je l'ai alors écrit en m'adressant à Aguilar, Que représente « votre » GODM par rapport à celui de 1868 ? N’avez-vous pas l’impression d’avoir, par le dépôt et l’enregistrement de ce nom, usurpé et détourné le nom d’une obédience importante et respectable, reconnue depuis plus de 150 ans et, en jouant sur la confusion, tenté d’abuser nombre de tiers ?… Moi si.
Quant aux "documents officiels démontrant l’inanité des faits profanes et maçonniques qui lui sont reprochés", tous les connaisseurs du Mexique vous expliqueront avec un sourire en coin combien il est facile d'y obtenir pour quelques Pesos les documents que vous voulez, et notamment un casier judiciaire vierge... Par contre, nulle référence aux publications accablantes dans les médias mexicains, y compris gouvernementaux, dénonçant les pratiques d'Aguilar dans des opérations foncières et immobilières douteuses et mettant gravement en cause sa probité. Tout cela est lamentable et affligeant.
On verra sous peu quel sera le choix de l'AG du Clipsas entre le GODM de 1868 et celui d'Aguilar, mais avec sa décision de janvier le Conseil de l'Ordre du GODF a de nouveau donné au sieur Aguilar une "reconnaissance" dont celui-ci ne manquera évidemment pas de faire état dans le débat. Le Conseil de l'Ordre était-il conscient de cette probable instrumentalisation lorsqu'il a pris sa décision, sans beaucoup de vérifications ?... Et que fera-t-il si le Clipsas choisit le GODM de 1868 ?
[Source Hiram.be et support de diffusion Eticaedizioni.it ]